Je suis une Belle au bois dormant...
... qui dort profond en calvaire !
Laissez-moi vous racontez cette jolie histoire...
Il était une fois une jeune fille qui passait ses journées entières cachée au plus profond des sous-sols glacials d'une vaste bibliothèque poussièreuse. Cette jeune fille aurait adoré profiter de la lumière magique du soleil et des couleurs automnales, mais un vilain prof d'université l'y avait enfermé à double tour. Seule condition pour en sortir : qu'elle obtienne un A à l'examen de géo qui approchait éminement. Cependant, un beau prince qui passait par là un jour eût besoin de lui emprunter ses notes parce qu'il avait trop fait le party et avait oublié de se lever le lundi matin de la semaine précédente.... La jeune fille, qui avait un coeur d'or, consentit donc à lui confier le fruit de son travail acharné (et totalisant 33 pages) à la condition qu'il lui désigna l'endroit d'un passage secret entre le fond inhospitalier de la bibliothèque et le magnifique portail en verre du Palais DeKoninck. (ceux qui connaissent le pavillon DeKoninck à l'Université Laval voient ici toute la puissance de mon imagination.... )
C'est ainsi qu'à 3h30 précises, elle le salua d'une gracieuse révérence. Bien sûr, un retard lui aurait valu de se changer en citrouille... surtout devant le beau prince...
euh... oooouais... en tous cas...
Ils discutèrent un peu et, ne sachant trop que faire de leurs peaux, partirent à la recherche d'un lieu mythique dont personne n'était jamais revenu, mais qu'ils connaissaient grâce à de vagues rumeurs entendus d'un sage, maître de la sorcellerie argentique....
Ils batifolèrent donc joyeusement dans les couloirs souterrains du palais, tous très invitants par leur humidité et leurs panneaux caution : high voltage. Et, alors que la jeune fille voyait en cet endroit mystérieux un haut lieu potentiel de la création théâtrale expérimentale, le prince, lui, rêvait de... euh... ben de nuits de débauche, en fait...
Il batifolèrent donc dans les couloirs, disais-je, pendant.... une bonne heure de viraillements... et arrivèrent finalement au lieu mythique grâce aux indications confuses d'un vieil ermite ayant installé son refuge en branchages quelque part au milieu du labyrinthe. Malheureusement, les trois ours étaient sortis faire une promenade en forêt en Boucle d'or avait oublié ses clés dans son char. D'uh ! Mauvaise histoire... Désolée. (Wouhou ! Je fais un crossover maintenant ! )
Après ses aventures rocambolesques, la jeune fille et le beau prince remontèrent à la surface de la terre. Il y eut un moment de malaise, comme à chaque fois qu'ils se retrouvaient face à face, devaient se quitter, mais ne semblaient pas trouver la phrase intelligente à dire dans ces circonstances... Puis, il annonça qu'il devait se retirer dans son quartier général afin d'éventuellement percer les terribles secrets de la mafia italienne qui contrôlait la ville d'UL et était de mèche avec le gang des profs qui enferment les jeunes filles dans les sous-sols de bibliothèque. Bref, il allait tout mettre en oeuvre pour la sauver de la malédiction qui faisait de sa vie un enfer, tel un bon prince charmant. Mais, au moment où il talonna son cheval, la jeune fille se cogna le gros orteil sur... euh... le coin d'une rampe d'escalier... (posez pas de question !) ce qui la plongea dans un état de sommeil qui, dans les circonstances, parut durer 1000 ans...
En effet, c'est somnabulante que le jeune fille se dirigea, d'un pas d'une allure proportionnelle à son niveau d'inconscience : grand, vers le service de carosse (bah... le C dans RTC, vous pensiez que c'était quoi ?!) qui allait la mener à son lit de roses l'attendant sagement en sa demeure. Au moment où elle descendait majeustueusement les marches sans savoir qu'elle s'exposerait bientôt, faible et sans défense, à la morsure du vent du nord, elle croisa le regard, puis le corps d'un chevalier. D'instinct, elle sourit et salua, mais resta hautaine face à cet homme qui....... QUOI ! 1000 millièmes de seconde, 1000 ans venaient de s'écouler, elle était hors des murs du palais et se réveillait enfin. Son chevalier servant ! Celui à qui elle avait confier son honneur parmi tous les autres ! Celui qui brandissait l'épé pour elle il n'y avait pas une lune !
Il avait sourit... Il avait sans doute attendu un signe d'affection ou du moins de reconnaissance pour cet honneur si chèrement gardée... Mais rien... Elle n'avait rien fait. Elle avait été froide à glacer le sang malgré les courtoisies échangées auparavant... Quelle affreuse beauté ! Quel coeur si magnifiquement dur !
Et, réalisant qui elle était et qui il était et où elle se trouvait, la jeune fille fit volte-face... 1 seconde trop tard... Elle reçût ce qu'elle avait donné : rien. Il avait disparu.
Car il est vrai que son chevalier servant, sans peur et sans r... non, avec beaucoup de reproches quand même.. Mais aussi une habileté à l'amitié et l'amour maintes fois prouvée... Cela lui conserverait d'ailleursson titre pour encore bien des générations et l'attitude de cette Belle, bien qu'au bois dormant, fût pour le moins consternante. Il est donc vrai, disais-je, que le charme de cet homme n'avait d'égal que ses talents d'écuyers qui lui confèrait une rapidité de déplacement exceptionnelle. Ainsi, est-il insaissible, si ce n'est qu'au vol et par sa propre volonté qu'il n'exerçait qu'en des cas très rares et dont la jeune fille au lieu de s'en targuer aurait dû reconnaître cette fois-là... Elle se fie d'ailleurs le reproche elle-même alors que la réalisation de son geste provoqua des étourdissements. S'appuyant sur un arbre, elle tergiversa de longues minutes ne sachant s'il fallait tenter l'impossible : dérober une monture, la monter à crue si nécessaire, et le rattraper. Puis se jeter à ses pieds implorant le pardon, sachant que son honneur le ferait la relever, poser un genou à terre et baiser sa main tendrement...
Par erreur peut-être, elle décida de ne pas mettre ce plan à exécution et se dirigea, chancelante des suites de ce réveil brutal, se retournant de nombreuses fois et espérant vainement que cette vision fît partie de ses rêves, vers son carosse. Évidemment, elle le manqua et dût attendre le suivant, ce qui rendit ses questionnements que plus longs et lancinants...
Encore ce soir, elle attend le retour de son chevalier sur sa blanche monture afin de pouvoir s'excuser des conséquences involontaires du sommeil maudit qui s'empara de son esprit peu avant que leurs regards se croisent.
Maintenant, les enfants, bon dodo !
Zia
Aucun commentaire:
Publier un commentaire