Cauchemar...

J’ai fait ce constat presque épeurant, dernièrement : de plus en plus de gens autour de moi parlent de mariage, de bébé même. Plusieurs sont fiancés, certaines sont carrément enceintes. Ça respire le bonheur de la relation stable : les flos, le char, le chien, le chalet, la maison en banlieue… Ou du moins ça tient à cet idéal. Et moi, ça me donne envie d’hurler !

Vite, mon baptistère ! Quelle âge est-ce que j’ai ? Quelle âge est-ce qu’on a ?
Ok, j’ai l’habitude d’avoir des amis plus vieux que moi, mais quand même… Pourquoi à 23 ans, y’en a qui veulent des enfants ?! C’est une conspiration pour me faire freaker ?

J’ai la vague impression que, même à 30 ans, cette idée me semblera totalement dépourvue de sens… On dit « mariage » et j’ai une poussée d’urticaire. On dit « enfants » et j’ai envie de pleurer en appelant maman. J’aimerais qu’on m’explique ce qu’il y a de beau et merveilleux dans tout ça… S’il-vous-plaît ! Je comprends pas !

Pour une des premières fois, me rendre compte qu’on veillit me fait paniquer. Pas pour moi ! Pour tout ce qui m’entoure, et qui change, et qui part, et revient, plus gros, plus nombreux, plus fatigué ou plus laid… et ceux qui sont heureux… Auto-suffisant, je présume. C’est ça l’idée ? Se bâtir une micro-société où on s’isole du reste du monde ? C’est ça, une famille ? C’est ça, un bonheur ?

Dernièrement, je me disais que j’avais même pas envie de m’encombrer d’un chum. Que je voyais même pas ce que ça m’apporterait, un fake d’amour. Est-ce parce que je crois plus en rien ?

Je me sens infiniement seule, et c’est sans doute de ma faute. Je vois tous les autres se regrouper pendant que je vomis de la bile. Limite, je croirais qu’ils se montent une « armée contre le malheur » en se créant une famille… Tant mieux s’ils y croient. Moi, je vois pas. Je vois rien du tout.
Les mots « bonheur », « mariage », « famille » sont toutes des images floues… J’ai pas envie d’être steady. Puis j’ai peur d’être toute seule. Mais je veux pas faire d’efforts ou de compromis. Puis « l’amour », c’est un mot vide.

Mes réflexions me font peur; je sais pas ou je m’en vais.

Pire encore, j’ai peur de me retrouver seule contre ces petits soldats du bonheur en Pampers, armés de faces cutes et de biberons… Et leurs mères en robes à fleurs, le sourire fendu jusqu’aux oreilles, radieuses… non, irradiantes, comme du plutonium… Et mourir un peu plus à chaque cliché dit, de « mes félicitations » à « je suis heureuse pour vous »…

Arg ! Mais c’est quoi, mon problème, à matin ?!